Alors que les initiatives en faveur de l’environnement et de la biodiversité sont en plein essor, la multitude de labels et certifications durables dans le vin peut prêter à confusion. Faisons le point ici sur les principaux modes de production en viticulture durable, les certifications existantes et l’engagement de Bordeaux.
En autorisant le recours aux intrants chimiques uniquement lorsque cela est estimé nécessaire, la certification environnementale permet de faire baisser de manière significative le volume de produits phytosanitaires utilisés. Elle implique une exigence de traçabilité et de transparence totale concernant l’emploi de ces intrants. Par ailleurs, elle intègre des démarches de protection de la biodiversité, ainsi qu’une gestion raisonnée de la fertilisation et des ressources en eau.
En niveau 2, Terra Vitis : le deuxième niveau de la certification environnementale atteste que le domaine agricole respecte l’obligation de moyens fixée pour protéger les ressources naturelles. 236 exploitations viticoles bordelaises étaient certifiées en décembre 2020, soit 9 600 hectares (+ 23 % en un an).
En niveau 3, Haute Valeur Environnementale (HVE) : ce troisième niveau est le plus exigeant de la certification environnementale, puisqu’il reconnaît que le domaine agricole a atteint les résultats exigés par le dispositif. En janvier 2021, près de 2 200 exploitations bordelaises étaient certifiées HVE (+ 46 % en un an).
La viticulture biologique préserve l’écosystème, la biodiversité et la fertilité des sols en privilégiant l’utilisation de produits exempts de molécules organiques de synthèse (cuivre, soufre, insecticides d’origine végétale). La Gironde était le 1er département viticole biologique en 2021, avec 1 034 exploitations certifiées et en conversion (+ 43 % en un an) : c’est l’une des spécificités du terroir bordelais explorées lors de notre atelier d’initiation à la dégustation, qui vous révèle en 2h les principaux secrets des vins de Bordeaux à connaître ! 🍷
Label biologique européen : le viticulteur doit obligatoirement apposer sur ses bouteilles le label européen (une feuille formée par des étoiles). Il peut ensuite choisir d’ajouter le label français. Il est également possible d’afficher la mention « En conversion vers l’agriculture biologique ».
AB (Agriculture biologique): le label français impose notamment trois années de conversion, soit la période de transition entre la viticulture conventionnelle et la possibilité de certifier ses produits sous le label AB.
À noter que les vins duts “naturels” comprennent dans leur charte d’engagement l’obligation de récolter manuellement des raisons issus d’une agriculture biologique certifiée, en plus d’autres règles (comme par exemple l’interdiction d’ajouter des sulfites, ou à faible dose uniquement). Ce cadre réglementaire a été établi au début de l’année 2020 , à l’initiative du Syndicat de défense des vins naturels. Le label officiellement validé par les services des fraudes (CGCCRF) est “Vin méthode nature”.
L’approche biodynamique vise à dynamiser et intensifier la vie organique, grâce à l’application de préparations composées de matières végétales (tisanes), animales (bouse) et minérales (quartz), en prenant en compte les forces terrestres et célestes. Fin 2020, 72 exploitations bordelaises étaient certifiées biodynamiques (soit 1 400 ha).
Label biologique européen : comme pour les vins biologiques, la mention du label européen est obligatoire. Elle est accompagnée de l’une des deux certifications biodynamiques (Biodyvin ou Demeter) avec, éventuellement, l’appellation « biodynamique ».
Biodyvin : la certification garantit une production à partir de raisins biodynamiques homologués par l’organisme Ecocert.
Demeter : elle implique une récolte manuelle et un collage biodynamique, et autorise certaines filtrations. Plus stricte que Biodyvin, la certification Demeter est synonyme d’une réduction de moitié des quantités de cuivre et de soufre utilisées par rapport à la viticulture biologique.
💡 Vous souhaitez en savoir plus sur les différentes pratiques durables à la vigne comme au chai ? Lors d’une journée ou de quatre soirées passionnantes, notre atelier Dégustation, mode d’emploi vous offre un tour d’horizon des méthodes d’élaboration à Bordeaux et de ses autres spécificités, tout en vous initiant à la dégustation de ses vins.
Depuis plus de vingt ans, le vignoble bordelais a mis en place des démarches collectives transversales en faveur de la protection de l’environnement, de la réduction de l’usage de produits phytosanitaires, de la concertation avec les riverains et de la lisibilité de l’offre. Un mouvement qui encourage également les actions individuelles et inclut les spécificités locales.
Chaque viticulteur de Bordeaux a ainsi à cœur de travailler main dans la main avec la nature. En 2021, 75 % du vignoble bordelais était certifié par une démarche environnementale (contre 35 % en 2014), se rapprochant de l’objectif de 100 % d’ici 2030. Entre 2020 et 2021, les surfaces certifiées et en conversion en agriculture biologique ont même augmenté de 43 %.
🔍 Tous ces engagements environnementaux et sociétaux participent aussi à préserver et nourrir l’incroyable diversité des vins de la région bordelaise, que vous pouvez découvrir et déguster lors de nos ateliers ! Nos formateurs, qu’ils soient vignerons, cavistes ou encore sommeliers, sont tous des acteurs passionnés de la filière, qui vous guideront avec enthousiasme à travers ces explorations !
*VIFA – Variétés d’Intérêt à Fin d’Adaptation