Je suis consultant vin pour Colruyt Belgique depuis près de 20 ans. Je fais le relais entre les acheteurs et notre force de vente. Je m’assure de leur parfaite connaissance des produits, je m’occupe des formations et des dégustations des vins et mousseux. J’encadre également nos conseillers vin à travers du coaching commercial.
En parallèle, je produis un peu de vin en Belgique grâce à un projet de jardin viticole et je suis formateur accrédité pour l’école du vin de Bordeaux.
Dès les premières semaines de la pandémie, nous avons observé des croissances impressionnantes des ventes de BIB et cela est encore vrai actuellement. Je pense qu’il y a eu au départ ce vent de panique qui a contraint les consommateurs à faire des réserves et quoi de plus pratique que le BIB pour consommer un peu tous les jours ? Il y a ensuite le phénomène d’insécurité qui guide les individus à limiter la fréquentation des magasins pour des raisons de sécurité sanitaire et l’achat en gros volume répond parfaitement à cette volonté d’espacer les passages en magasin, c’est d’ailleurs encore aujourd’hui le principal moteur de cette croissance. Et enfin, ce qui découle naturellement des deux phénomènes précités, c’est le constat fait par les nouveaux acheteurs de l’intérêt financier des cubis, les BIB étant imbattables en termes de prix/litre.
Dans une moindre mesure mais oui, elle va se poursuivre. Ce serait logique au vu de progressions constantes depuis plus de 10 ans et aussi parce que le nouveau consommateur a fait le constat d’une qualité réelle et d’un côté très pratique. Grace à la crise actuelle les mentalités ont changé. Le cubi n’a plus la même image, il est beaucoup plus convivial et presque tendance.
Il n’y a pas de secrets, le principal atout du cubi, c’est son prix. Il faut donc offrir des prix inférieurs à la moyenne bouteille. Il faut aussi oser casser les codes de packagings traditionnels, rendre le cubi un peu plus glamour en jouant sur le design, sur les couleurs. Les matériaux sont importants aussi, il faut suivre la tendance écologique en proposant des packagings éco-responsables à l’aspect plus qualitatif. Enfin, je dirais qu’il faut oser sortir de la hiérarchie induite par les appellations, éviter le repli en AOP générique par exemple.