L’histoire d’Immunrise Biocontrol, comme beaucoup d’autres, commence par une rencontre, celle de Lionel Navarro et Laurent de Crasto. Le premier, directeur de recherche au CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), étudie avec son équipe les mécanismes de résistance de la vigne. Le second, œnologue et agronome, fait ses armes à l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) avant de révéler ses talents d’entrepreneur. Il intègre alors Innovin, une structure unique en France qui accompagne les entreprises vitivinicoles dans leurs projets d’innovation.
Amis de longue date et partageant une même vision de l’agronomie, ils décident d’unir leurs expertises afin d’identifier et de développer ensemble des réponses inédites et entièrement naturelles aux agents pathogènes.
Au cours de leurs recherches, ils identifient des micro-organismes marins prometteurs, capables de stimuler les défenses naturelles des plantes ou de limiter l’impact des maladies sur les végétaux. En vue d’approfondir ces découvertes, ils fondent Immunrise Biocontrol.
Leur expérimentation scientifique s’appuie sur l’étude des microalgues, des organismes invisibles à l’œil nu. D’une diversité incroyable, elles ont colonisé l’ensemble des milieux aquatiques, jusqu’à représenter aujourd’hui plusieurs centaines de milliers d’espèces. Un véritable vivier de remèdes écologiques encore inconnus, impliquant un travail de recherche méticuleux et titanesque.
C’est finalement une microalgue spécifique aux propriétés fongicides surprenantes qui attise la curiosité des deux associés. Cultivée, récoltée et transformée en poudre, elle est alors rebaptisée « Extrait D ».
Envoyée à l’INRA de Bordeaux (premier institut de recherche agronomique en Europe) pour tester son effet sur les principaux champignons pathogènes de la vigne, l’Extrait D a révélé des résultats très encourageants pour combattre le mildiou (100% d’efficacité), le botrytis (50%) et l’Esca.
Si ce bilan est extrêmement engageant, il est cependant encore à confirmer. En effet, il a été obtenu à la suite de tests effectués en laboratoire, dans des conditions contrôlées. La prochaine étape sera donc les essais en plein champ pour véritablement établir l’efficacité de l’extrait D.
À terme, une ferme de production de microalgues devrait voir le jour et, défi supplémentaire, permettre de cultiver à échelle industrielle. Car si cette nouvelle solution est légitimée, elle pourrait aller bien au-delà de la viticulture et avoir un impact sur de nombreux autres pans de l’agriculture. Elle représenterait en effet un grand intérêt agronomique puisque, selon Laurent de Crasto « Il suffirait d’un seul traitement, biodégradable, au lieu de quatre actuellement ».
Cette découverte prometteuse venue de Bordeaux permettra, si les tests en plein air s’avèrent concluants, de faciliter le travail des viticulteurs à travers le monde.